Les voies romaines en Ille-et-Vilaine
1-H
Voie de Rennes
à Angers (JULIOMAGUS)
L'existence de cette voie est prouvée, son tracé apparaît sur la Table de Peutinger. Nous pouvons y lire :
Condate (Rennes), 16 lieues plus loin Sipia (sans doute Vicus ad Sipiam, Visseiche), 16 lieues encore plus loin Combaristum (peut-être Châtelet, ou alors Combrée), et enfin Juliomagus (Angers).
Extrait de la table de Peutinger, Rennes Angers
(Condate - XVI - Sipia - XVI - Combaristum - Juliomagus)
Partant de Rennes, son tracé urbain resta apparent jusqu’au XIXème siècle. Dans son Histoire de Bretagne, Antoine de la Borderie en a fait un relevé très précis :
La voie sortait de la cité primitive de Rennes par la Porte Chastelière, suivait l’ancienne rue de la Haute-Baudrairie, traversait le pâté de maison bordé actuellement par la rue de Rohan, la rue François Buisson (autrefois rue Volvire), la rue d’Orléans et le quai Lamartine. Ensuite elle suivait la rue de la Basse-Baudrairie, qui existe encore aujourd’hui sous le nom de rue Baudrairie, et elle franchissait l’ancien pont de Berlin, aujourd’hui place de la République.
Vers 1846, les travaux de construction des quais ont permis, à cet endroit, dans le lit de la Vilaine, la découverte de trente mille monnaies romaines, datées depuis l’époque consulaire jusqu’au règne de l'empereur Valentinien III (375-392), et même de quelques monnaies gauloises. Cette trouvaille peut nous indiquer l’endroit où la voie traversait la Vilaine : les pièces étaient jetées par les voyageurs, afin d’obtenir des dieux un trajet favorable (1).
La voie devait ensuite suivre l’avenue Janvier, la rue Saint-Thomas, derrière l’actuel lycée Emile Zola, elle coupait l’avenue Janvier et se continuait par la rue Saint-Hélier et la rue de Vern jusqu’à la Poterie et le Blosne. Elle enjambait le ruisseau de Blosne par l’ancien pont des Basses-Ourmes, puis se continuait suivant une direction sud-est, en ligne droite, pendant dix kilomètres, jusqu’à sa rencontre avec l’actuelle route départementale D101, de Châteaugiron à Corps-Nuds.
la "Rue Haute" depuis Chantepie
A la sortie sud de Chantepie, près du ruisseau de Blosne, nous retrouvons aujourd’hui sa trace depuis le Bas-Pâtis, et se continuant comme chemin rural jusqu'au Cormier et à la Planche. A cet endroit, elle disparaît pendant 200 m, réapparaît en tant que limite des communes de Chantepie et de Vern-sur-Seiche, d'abord pendant 600 m comme chemin rural (elle passe au sud de Soeuvres et de la Bauchée), puis ensuite sous la forme d'un chemin vicinal, 800m durant, jusqu'au carrefour de Vallières (2) où elle traverse la route qui relie Vern à la route D463, de Rennes à Châteaugiron.
De nouveau chemin rural pendant un kilomètre, formant tout au long la limite des communes, tantôt elle disparaît, tantôt elle réapparaît, passant 300 m au nord du Grand-Launay, jusqu'au Bois des Haies, sur une longueur de deux kilomètres. A cet endroit, elle ne forme plus la limite des communes.
Elle passe ensuite 200 m à l’ouest de la Fontaine-Saint-Loup, 100 m au sud des Haies puis 100 m au nord de Malabrys, où l’on aperçoit les traces de l'ancien gué du Saule au ruisseau de Saint-Loup.
la fontaine Saint-Loup aux origines anciennes
La voie disparaît ensuite pendant 1 800 m, mais son tracé est encore visible sur l'ancien cadastre, comme limite de champs, et surtout comme limite des communes de Nouvoitou, au sud, et de Châteaugiron, au nord.
Vue du ciel, son tracé est nettement visible (par la photo aérienne) coupant la D39 à 500 m au nord-est de Nouvoitou. A cet endroit, elle est encore reconnue de nos jours sous le nom de Rue Haute.
la voie dans le paysage - Google Earth
Quatre kilomètres plus loin, elle passe à 200 m au sud de la Houssais. Elle coupe ensuite la route D34, conduisant de Châteaugiron à Nouvoitou, et ce à un kilomètre à l’est de Nouvoitou.
Son tracé disparaît à cet endroit sur une longueur de 800 m, avant qu'on ne la retrouve au niveau de l'intersection des routes D34 et D234, vers Chantepie, Vern, Châteaugiron et Corps-Nuds. Depuis cet endroit, elle sert de limite aux communes de Chantepie et de Domloup d’une part, et à celles de Vern et de Nouvoitou d’autre part.
Elle croise la voie 3-F de Rieux à Avranches au nord du village de Venecelle dont le toponyme correspond à celui d'un ancien temple dédié à la déesse Vénus puis elle se continue ensuite en recouvrant en grande partie la route D234, jusqu’à Veneffles, en passant par l'Omelette (3).
la voie passait devant l'église de Veneffles
la voie de Veneffles à Piré
Elle traverse Veneffles, commune de Nouvoitou, dans toute sa longueur, quitte le tracé de la D234 par un chemin vicinal long d'un kilomètre, passant par Maison Neuve et rejoignant la D32 aux Rehardières. Au sud de Piolaine, elle croise un autre chemin ancien orienté nord sud (voie 3-D), elle passe au Pignon Rouge, et à l'Oliverie. Le lieu-dit le Grand Chemin indique son passage, puis c'est la Côte et elle rejoint le bourg de Piré-sur-Seiche (4).
Piré-sur-Seiche, paroisse du XIème siècle
A l'est de Piré, elle franchissait autrefois à gué le ruisseau de la Quincampoix à Attilé puis le ruisseau du Hantel après le carrefour des Maisons Neuves. Après Montbéziers, elle remonte légèrement vers le nord-est afin d'éviter les deux cours d'eau de la Quincampoix et de la Coquerette. Après le Pigeon Blanc, elle fusionne avec la D463 qu'elle suit jusqu'à Moulins.
Moulins, paroisse du XIème siècle
la voie de Piré à Moulins
en pointillé, le grand chemin médiéval vers Châteaugiron
Pendant plus de sept kilomètres, son tracé D463 est parfaitement rectiligne, direction sud-est, jusqu'à Visseiche, en passant par Bel-Air, la Perrière, la Ridoire et la Petite-Noë. Tout près de là, nous noterons le nom de Marigné, sur un point haut proche de la voie. Faut-il y voir une allusion à un ancien monument religieux dédié au dieu Mars? Il n'y a qu'un pas. A cet endroit, des traces d'empierrements anciens ont été relevées.
Formant la limite communale, la voie traverse ensuite le bois de Rihain où on aperçoit également des traces d'empierrements. Elle croise la route D107, Louvigné à Bais, à la Croix d'Alliance. La chapelle d'Alliance située dans le carrefour a peut-être remplacé un monument plus ancien, elle est édifiée sur le point le plus haut des environs, à 87 m.
chapelle d'Alliance
la voie à la Croix d'Alliance
La voie croise la D106 de Marcillé à Bais, traverse le ruisseau du Bas-Mesnil où elle finit d'être frontière entre les communes, passe à la Notière et devant la Croix du Houx-Vert. Elle rejoint le bourg de Visseiche, un village-rue qu'elle traverse dans toute sa longueur .
Visseiche, par sa toponymie, semble correspondre à l’ancienne Sipia, citée dans la Table de Peutinger. Ce nom de Visseiche provient du latin vicus ad sipiam, le village sur la Seiche (5). L'emplacement du bourg se trouve en effet à trente-cinq kilomètres et demi de Rennes dans la direction d’Angers, et la Table de Peutinger indique Sipia distante de Condate distante de seize lieues gauloises, c’est-à-dire trente-six kilomètres. On a trouvé une nécropole contenant des cercueils en calcaire coquillier d’époque mérovingienne et des structures romaines dans le cimetière de Visseiche (6).
la voie près de Visseiche
A la sortie sud de Visseiche, après le pont des Arches qui enjambe la rivière la Seiche, la route actuelle bifurque vers la gauche alors que deux chemins ruraux parallèles et espacés d'une trentaine de mètres se continuent en ligne droite vers le sud-est, et passant par les fermes de la Basse-Chaussée et de la haute-Chaussée.
C'est à cet endroit que des fouilles ont été menées par l'INRAP (Institut National de Recherche Archéologique Préventive), sous la direction de Gilles Leroux, en 1995, fouilles préliminaires à des travaux de voierie concernant une rectification de la D 463 (7).
Ces fouilles entreprises entre les deux chemins ruraux qui encadrent les fermes précédemment citées ont mis à jour les soubassements d'un pont, ou plutôt d'une digue surélevée. Cette chaussée permettait de rejoindre le bourg de Visseiche en toutes saisons même à la période des pluies, en passant au-dessus des zones humides de la vallée de la Seiche qui à cette époque n'était pas canalisée entre ses deux rives comme aujourd'hui.
Rome ne pouvait pas se permettre de voir un de ses axes majeurs vers l'Armorique coupé par les intempéries, d'où l'importance de cet ouvrage de franchissement de la Seiche qui rendra la voie utilisable en toutes saisons.
Je reprends ci-après les constatations de Gilles Leroux : La partie haute de cette route surélevée était formée d'une bande de roulement de six mètres de largeur, encadrée de poteaux latéraux en chêne, espacés entre eux de trois mètres, alignés au fond d'un fossé et calés par un remplissage de cailloux. Ces poteaux d'une section de 30 cm sur 40 cm avaient pour fonction de retenir sur les côtés la bande centrale de la chaussée. Ils étaient reliés d'une berne à l'autre par des poutres transversales, elles-mêmes fixées à d'autres poutres longitudinales appelées longrines, elles aussi en chêne. Les espaces des caissons étaient comblés par un agrégeat de pierres et de terre.
En ce qui concerne la partie basse, les poteaux latéraux étaient de plus en plus profondément enfoncés dans l'argile au fur et à mesure que l'on approchait de l'eau afin d'épouser parfaitement la pente du terrain. Des espaces sous la voie devaient permettre à la rivière de couler par en-dessous ce qui offrait une résistance moindre au courant, pour ne pas risquer de voir l'ouvrage emporté.
Aucune fixation métallique n'a été retrouvée dans les fouilles. L'ensemble tenait uniquement par le croisement des pièces de bois. Une datation dendrochronologique des restants de poteaux trouvés au fond de la vase a donné une première datation vers -150 avec une réfection vers -80 ce qui situe l'âge du pont vers le dernier siècle avant notre ère.
En amont de l'ouvrage, sur le plateau, des coupes transversales de la voie ont montré qu'elle était formée d'un simple hérisson de pierre posée sur un substrat dammé. Le fait de sa situation plus en hauteur, sur un sol bien stable, ne nécessitait sans doute pas un radier supplémentaire. Son emprise sur l'environnement était de 25 mètres, dont 9 m de bande de roulement.
actuel pont du Presbytère, Visseiche
La Vieille Motte, voisine date du XIème siècle. C'est à cet endroit que le duc Conan III de Bretagne fut battu en 1144 par ses vassaux, les seigneurs de Vitré et de la Guerche. C'est également là que les troupes de la Ligue furent battues en 1591. Par ces deux exemples, on se rend bien compte de l'importance que put avoir notre route au cours de l'histoire.
Quelques érudits locaux ont vu deux autres passages possibles dans l’enjambement de la Seiche. Je me dois donc de vous les citer, à savoir au Vieux-Moulin ou à l’Onglée, par le Pont d’Aubé, la Boussardière, et la Marquerie, avant de rejoindre l’autre tracé au nord de la Chaussée. Tout près de la Marquerie, le village du Vieux-Moussé semble indiquer la paroisse primitive de la commune de Moussé.
Un kilomètre au nord de Boistrudan, nous avons le Grand-Chemin, puis la Haute-Nouvelle-Ville, la Barre, le Petit-Maupré, la Daviais, Malabrys, le Bois-Robert, la Rue-Robert (peut-être est-ce là une allusion à Marcillé-Robert), la Fontaine, la Gaufrère, et la traversée de la Seiche au Vieux-Moulin.
Près du Moulin, le lieu-dit le Gué nous rappelle que beaucoup de ponts anciens étaient à péage, et que la multiplicité des péages sur un même trajet contraignait souvent les moins riches à souvent se mouiller les pieds afin d'effectuer la traversée. possible plus au sud, depuis le lieu-dit la Barre jusque vers Louvinière, la Lande, le Haut-Freux, le Plessis et Clinchamp. Ce second tracé est proposé afin de justifier l’autre traversée de la Seiche envisagée quelques lignes plus loin, au niveau du gué de l’Onglée.
Certains archéologues ont cru également trouver la voie à la Jagaudière, deux kilomètres et demi au sud de Marigné.
Mais, tout en sachant que des voies secondaires ont pu desservir des habitats anciens, donc en admettant que plusieurs tracés parallèles et proches les-uns des autres ont pu exister, revenons au tracé reconnu par la prospection aérienne, à savoir celui du pont du Vieux-Presbytère et de la Haute-Chaussée.
la voie de Moussé à la forêt de la Guerche
Ce tronçon se suit, aujourd'hui encore jusqu’à la forêt de la Guerche sur une longueur de neuf kilomètres. Il décrit sur ce parcours des courbes assez importantes bien que sa direction soit nettement sud-est. Il sert de limite aux communes de Moussé et de Drouges d’une part, et de Rannée d’autre part.
La voie prend tout d'abord la direction de Moussé en passant par la Haute-Julerie et la Basse-Julerie (nous noterons ces noms) et par la Hailaudière. Elle longe ensuite par le sud le village de Tincé (en Rannée), à trois kilomètres au sud-est de Visseiche, et 300 m à l’est de la route. Le suffixe cé indique une origine gallo-romaine provenant d’un nom de personne.
Elle sert un certain temps de limite aux communes de Moussé et de Rannée, ce qui peut être un argument de son ancienneté. Elle passe par la Marquerie et l'Ecotay. Elle coupe la D47, un kilomètre à l'est de Moussé. Après avoir traversé à gué le ruisseau d'Ardenne, elle se continue par la Chaussée passant un kilomètre et demi au sud de Rannée.
le pont d'Ardenne
L'archéologue Gilles Leroux a exhumé a cet endroit les restes d'une chaussée de bois qui franchissait le ruisseau d'Ardenne et dont les caractéristiques étaient les mêmes que la chaussée de Visseiche : mêmes matériaux, taille et type de construction, ce qui nous laisse imaginer qu'il s'agit bien de la même voie. (voir plus haut, les fouilles de Visseiche) (8).
La voie traverse ensuite la D178, de la Guerche-de-Bretagne à Martigné-Ferchaud, au lieu-dit la Bécannière, passe ensuite au Creux-Chemin, à Villeneuve, à la Rinjardière et à la Petite-Grange. Par leur toponymie, plusieurs de ces noms évoquent le passage de la voie (9).
la voie est aujourd'hui un chemin creux
Les chemins et routes indiqués comme étant l’ancienne voie romaine de Rennes à Angers, correspondent en maints endroits à des limites de communes, ce qui tend à confirmer l'origine très ancienne de notre chemin : la création des limites de paroisses remonte en effet au début du Moyen Age, et elle est par conséquent postérieure au tracé des voies romaines. Ces dernières furent ainsi souvent utilisées comme frontières cadastrales.
La voie entre enfin dans la forêt de la Guerche au Moulin de l’Abbaye. Elle traverse ensuite de biais la partie nord de la forêt, sur une distance de 1 500 m, passant près d'un tertre non inventorié. Selon certains archéologues, il serait possible qu'un relais d'étape, sur la voie, se soit trouvé en forêt de la Guerche.
Une partie de la voie est encore visible de nos jours, sur une distance de plusieurs kilomètres.
en forêt, le bombé caractéristique de la voie
A la sortie de la forêt, elle atteint le village de Bourgogne, aux limites de notre département. Elle pénètre ensuite dans la commune de Brains-sur-les-Marches. Les Marches désignaient une frontière entre deux pagi ou entre deux territoires. Ici, il s’agit de la frontière entre l'ancien royaume de Bretagne et l’Empire Franc.
Pendant plusieurs kilomètres, la voie romaine de rennes à Angers reste bien visible grâce à la photographie aérienne. .
Une autre opinion méritera aussi d’être citée, selon laquelle une variante de notre voie aurait d’abord suivi le parcours de la voie romaine de Rennes à Nantes (voie 1-J), jusqu’à son croisement avec celle d’Angers à Carhaix (voie 2-i), sur le territoire de la commune de Bain-de-Bretagne. Puis elle aurait ensuite emprunté cette dernière en direction d’Angers.
NOTES SUR LA VOIE :
- Chantepie, au sud de Rennes, fut occupée dès le néolithique. La paroisse date du XIIème siècle.
- Vern-sur-Seiche
- Veneffles, ancienne paroisse avant d'être aujourd'hui rattachée à Châteaugiron, était au XIIème siècle une commanderie templière.
- Nouvoitou est située à l'intersection de la voie 1-H (de Rennes à Angers qui passait à 500 m au nord-est du bourg) et de la voie 3-F (chemin saulnier). Certains archéologues ont pensé que le site de Nouvoitou aurait pu correspondre à un ancien relais d'étape (Mutatio). découverte de tegulae à Villeneuve, Crotigné, la Roncinais, Venecelle et la Houssais.
- Amanlis, intersection avec la voie 3-D
- Piré-sur-Seiche : sur le territoire de la commune, des sites d'extraction du minerai de fer, datant du IIème siècle de notre ère, ont été reconnus à la Belfrière. La vieille motte du Bois-Labeau, au confluent de la Seiche et de la Quincampoix remonterait au XIème siècle. A cet endroit, la voie croise le chemin des saulniers, de Rieux à Ernée (voie 3-E). Des photos aériennes ont confirmé son passage au moins à trois endroits de la commune.
- Moulins est attestée comme paroisse au XIIème siècle. Une partie de la nef de son église Saint-Martin date de cette époque. Intersection avec la voie 3-N
- Rannée remonte au Xème siècle. L'église Saint-Crépin, datée du XIIème siècle, a succédé à un monument plus ancien, détruit par un incendie. La forêt de la Guerche, située sur le territoire de Rannée, contient de nombreux vestiges archéologiques (pas tous encore inventoriés), preuves d'une occupation depuis l'âge du fer.
- Moussé : l'origine du nom, mouës, le lieu humide, limite son occupation à l'époque romaine. Le village du Vieux-Moussé correspondrait à la paroisse primitive.
- Visseiche :Vicus Sipiae : le village sur la Seiche, apparaît sur la Table de Peutinger sous le nom de Sipia. Il s'agissait d'un établissement gallo-romain en bordure de la voie, peut-être un ancien relais de poste (mutatio). L'emplacement du cimetière actuel, visible sur la photo, correspond à un établissement thermal dont différentes parties ont été exhumées en 1998. Tout près du cimetière, les sarcophages d'une nécropole mérovingienne, montrent le tracé de l'ancienne voie romaine. Les restes de l'antique chaussée traversant la Seiche ont été mis à jour lors de fouilles menées en 1995 sous la direction du CNRS (emplacement de l'actuel vieux Pont-du-Presbytère. L'église Saint-Pierre date en partie du XIème siècle ainsi que la motte féodale de la Vieille-Motte qui correspond aux restes d'un premier château.
- Angers : le site, sur les bords de la Maine, fut occupé dès la préhistoire. Un premier oppidum construit sur une colline dominait la rivière. Après la conquête romaine, la petite cité devient la capitale du peuple des Andes sous le nom de Juliomagus, le marché de Jules (César?). Cela nous montre l'importante activité artisanale et commerciale que pouvait avoir la ville à cette époque. Ensuite, vers le Vème siècle, elle apparaît sous le nom de Andecava urbs avant de s'appeler Angiers au XIIème siècle.
LE SITE DE VISSEICHE - FOUILLES INRAP GILLES LEROUX
site de Visseiche
les fouilles
les fouilles, restes des poteaux du pont
reconstitution Gilles Leroux
REMARQUE : Cette voie a été étudiée par de nombreux érudits du siècle passé, Antoine de la Borderie (Histoire de Bretagne), Louis Bizeul (voies romaines de Bretagne), Alfred Ramé (quelques voies romaines d'Ille-et-Vilaine), Adolphe Toulmouche (histoire archéologique de l'époque romaine de la ville de Rennes), Paul Banéat (les voies romaines du département d'Ille-et-Vilaine), et plus récemment par l'archéologue Gilles Leroux.
Voici quelques clichés aériens réalisés en campagne sur le racé de la voie par Gilles Leroux.
PHOTOS AERIENNES VOIE - GILLES LEROUX
Chantepie - cliché G. Leroux
Vern-sur-Seiche - cliché G. Leroux
limite Vern Domloup - cliché G. Leroux
Nouvoitou - cliché G. Leroux
Saint-Aubin du Pavail - cliché G. Leroux
Piré - cliché G. Leroux
Drouges - cliché G. Leroux
forêt de la Guerche en hiver - cliché G. Leroux
Rannée - cliché G. Leroux
Rannée - cliché G. Leroux
dans le Maine-et-Loire - cliché G. Leroux
Maine-et-Loire - autre vue - cliché G. Leroux
FOUILLES VOIE - AVRILLIE MAINE-ET-LOIRE - INRAP JEAN BRODEUR
la voie Rennes Angers à Avrillié, fouilles Inrap, cliché J. Brodeur
RENVOIS :
(1) Histoire de Bretagne, Arthur de la Borderie.
(2) A cet endroit, une vieille chapelle remplacerait un monument plus ancien.
(3) Au sud de l'Omelette, nous trouvons le village de Venecelle, en Nouvoitou. Dans plusieurs parcelles, ont été trouvées en quantité des morceaux de tuiles et des tessons de poteries. La photo aérienne indique plusieurs vestiges de constructions de grande taille. Ne serions-nous pas en présence d'un temple dédié à Vénus, Veneris Cella ? Ce nom est à rapprocher, en Châteaugiron, de celui de Veneffles, ainsi que de ceux voisins de Vaucelle, Vasselot ou bien Villarcel en Amanlis.
(4) Adolphe RAME, dans des cartons conservés à la bibliothèque de Rennes, en a dressé une coupe 400 m à l’ouest du Grand-Launay, qui est situé à 2 200 m de Nouvoitou, et 100 m au nord de la route de Veneffles.
(5) Sur le territoire de la commune de Bais, on a signalé des traces de la voie au Bourg Saint Pair.
(5) Histoire de Bretagne, La Borderie.
(6) Nécropole à sarcophages de Visseiche. Géographie de la Péninsule armoricaine. La Monneraye.
(7) revue archéologique de l'Ouest ISSN 0767-709X
(8) L’équipe de Gilles Leroux a mis à jour (Ouest-France du 20 sept. 2002) un fer à cheval romain, une hipposandale dans la vase, lors de la fouille des restes d’un pont gaulois en bois, enjambant le ruisseau d'Ardenne, sur la voie Rennes-Angers, au lieu-dit la Chaussée, en Rannée.
hipposandale découverte pendant les fouilles de Visseiche
(9) Eléments de toponymie, plusieurs noms de lieux évoquent le passage de la voie de Rennes à Angers : le Grand-Chemin, la Rue, la Basse-Chaussée et la Haute-Chaussée, la Chaussée, le Creux-Chemin
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