Les voies romaines en Ille-et-Vilaine
3-H
Canton de Maure-de-Bretagne
voie nord sud
vers Corseul
Un chemin rural, orienté sud nord, sépare pendant quatre kilomètres les communes de Campel, de Bovel et de Maure-de-Bretagne. Il pourrait être une voie romaine.
Celle-ci se serait détachée à Maure de la voie d’Angers à Carhaix (voie 2-i), aurait suivi pendant deux kilomètres la route actuelle D65, de Maure à Campel jusqu’à son croisement avec celle de Guer à la Chapelle-Bouëxic (D776) et, sous la forme actuelle actuelle d’un chemin rural, se serait prolongé vers Saint-Melaine, à un kilomètre du croisement. Elle aurait franchi au lieu-dit la Rivière le ruisseau de Combe, 800 m après Saint-Melaine, et laissant à 300 m à l’ouest le village de la Bouëxière, à la toponymie d’origine gallo-romaine, aurait continué 1 500 m après, coupant de biais la route D44, de Campel à Bovel, et atteignant, deux kilomètres plus loin, près du moulin de la Butte des Perrays, la route qui relie Bovel à la D65, de Campel à Maxent.
Une série d’anciennes fortifications s’élevait autrefois sur la Lande d’Anast, entre Bovel et Campel (1), sur une longueur de plus de quatre kilomètres, au sommet de collines orientées vers le nord. Trois subsistent encore dont on aperçoit les retranchements en terre et les talus : le Fort des Forêts, à 900 m au nord de la route Bovel-Campel, et à 100 m à l’ouest de l’ancienne voie présumée, le Fort de la Bigotaye, à 800 m à l’ouest du premier, et le Fort de l’Arbre-Derrien 900 m au-delà. Mais rien ne permet de les dater précisément, dans une fourchette entre l’époque gallo-romaine et le haut Moyen-Age.
retranchements, fort de la Bigotais
La voie pourrait reparaître ensuite comme chemin rural, 500 m environ au nord de la route D44, qui relie Bovel à la D65, de Campel à Maxent, passer à l’est de Trégadan, à 1 200 m au nord de la même route, et elle atteint la D38, de Maxent à Baulon. Elle disparaît ensuite.
A signaler également un autre tracé, parallèle au premier, depuis Maure jusqu’à Maxent, et dont la direction semble être Lehon. C’est une voie sud nord, venant de Saint-Seglin, parallèle à la voie 2-J de Nantes à Corseul et qui passe entre Maure et les Brûlais, par Tréheuc, près de l’hippodrome, puis au château du Bois Basset, devant l’ancienne chapelle de Quercault. A l’est de la Croix-Simon, on aperçoit un chemin sud nord, de 4 km de longueur (dont les deux premiers en limite de communes) jusqu’au Bois de Livy (carrefour de la Croix des Trois Chenots). Sur son tracé, elle rencontre le Grand-Chemin, et coupe la route de Campel, à la Bertais. On peut noter un kilomètre à l’est le lieu-dit la Grande-Rue sur la D65, venant de Campel. Vers le nord, depuis la Carrouais, le chemin semble continuer direction Maxent (2), et plus au nord Treffendel puis Iffendic, ou bien Talensac et Montfort?
chemin parallèle, à l'ouest de Maure
NOTES SUR LA VOIE :
Le lieu-dit la Rue-ès-Cholet, en Treffendel, pourrait être une allusion à une voie qui faisait communiquer le nord de notre département à la ville de Cholet.
Maure-de-Bretagne est au carrefour de trois voies romaines, la voie 1-L de Rennes à Vannes, la voie 2-i d'Angers à Carhaix, et notre voie 3-H. Celle paroisse primitive est citée dès 843, sous le nom de paroisse d'Anast. Le bourg pourrait avoir succédé à un castrum romain situé près de l'intersection des routes dont seule subsiste la motte de Ros, les étangs marquant les limites des anciennes lignes de défense.
Maure, la motte du Ros
Maure, vieille croix de schiste, médiévale.
RENVOIS :
(1) Bovel, Campel, Loutehel, Mernel, Saint-Seglin faisaient partie de la vieille paroisse carolingienne d’Anast (aujourd’hui Maure-de-Bretagne). Ce n’étaient à l’époque que des chapelles.
(2) Maxent, monastère créé en 860 par le roi Salomon.
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