3-F VOIE DE RIEUX A AVRANCHES

3-F 

Canton de Châteaugiron,

voie de Rieux à Avranches.

 

           La route départementale D101 de Châteaugiron à Corps-Nuds semble remplacer une voie secondaire, qui pourrait être un autre rameau de la voie romaine de Rennes à Angers (voie 1-H). 

 

 

         Au lieu-dit Epron, à 4 500 m au sud-ouest de Châteaugiron et deux kilomètres au sud-ouest de l’ancienne voie de Rennes à Angers, a été construit vers 1860 un pont sur la Seiche, en remplacement d’un autre pont aux arches en arc brisé. Ce dernier aurait succédé lui-même à un autre pont encore plus ancien (1). Une chaussée se voyait encore près du pont il y a quelques années. Juste au nord-est d'Epron se trouve le lieu-dit la Rue-Haute, dont la toponymie pourrait indiquer le passage de la voie.

        Au nord de la Seiche (fleuve latin Sipia), nous trouvons le village de Venecelle (commune de Nouvoitou) qui pourrait correspondre à un ancien sanctuaire dédié à la déesse Vénus (2). La photographie aérienne ainsi que de nombreux restes de tegulae et de fragments de briques peuvent nous le laisser croire. Juste au nord de Venecelle, entre Nouvoitou et Veneffles, notre voie croise la voie 1-H de Rennes à Angers

 

          pont d'Epron

 l'actuel pont d'Epron, sur la Seiche, commune de Nouvoitou, sur l'assise de l'ancien passage.      

         

         En droite ligne vers le nord, nous pouvons envisager un prolongement à la voie, en direction de la Bouëxière ou plutôt de l'antique village de Chevré. C'est sans doute là que pourrait avoir lieu la jonction de notre voie avec la voie 3-N venant de Marcillé-Robert.

         Elle serait donc passée depuis Châteaugiron par Tatoux, aurait traversé en direction du nord la forêt de Chevré, y rencontrant les Forges et la Chapelle-saint-Père. Après la forêt, elle aurait rejoint le Loup-Pendu et aurait ensuite suivi le chemin vicinal jusqu'à Chevré et la chaussée de l'Etang.

        Elle passait à quelques centaines de mètres de l’ancien prieuré d’Allion, d'Allyon ou de Rallion, où son souvenir est conservé par le Champ du Pavé ou le Courtil du Pavé (3). Le prieuré a été fondé après la victoire remportée par l'armée bretonne sur les Francs vers l’an 595, aux lieux-dits l’Assaut et le Champ de Bataille, sur le bord du ruisseau de Noironde (4). La rencontre en ce lieu des deux armées prouve qu’une voie y existait déjà, au moins à la fin du VIème siècle.

          La curieuse chaussée de l’Etang de Chevré semble marquer l’assise d’un chemin très ancien, et l’on peut même envisager celle de notre voie romaine.

   

     Pont de Chevré

pont de la Chaussée de l'étang de Chevré (XIIIème siècle) 

 pont de chevré

   

           Le vieux pont à sept arches qui s’y trouve date seulement du XIIIème siècle, mais son soubassement est formé de dalles de granit, et sur plusieurs de celles-ci, on voit des traces de scellements formés de matériaux d’une construction plus ancienne. Les arches reposent sur des piles formées de gros blocs de granit.

        La voie aurait ensuite rejoint la voie 1-F de Rennes à Lisieux ou Bayeux au niveau du village de la Paveillais, en La Bouëxière. Cette toponymie évoque certainement le passage d'une ancienne voie. De là elle serait arrivée à Saint-Aubin-du-Cormier (5) où elle serait arrivée par le Rocher de Bécherel. 

 

donjon st aubin du cormier Ruines de la forteresse de Saint-Aubin-du-Cormier protégeant la voie, au moyen âge.

 

          Nous avons ensuite la route départementale D103, Saint-Marc-sur-Couesnon. La voie aurait ensuite pris la direction de Saint-James dans le département de la Manche, par la voie 2-E, d'Avranches à Bordeaux,  ou alors elle aurait suivi la voie 1-F, Rennes Vieux,  selon les propositions de Emile Pautrel (6), mais cette fin de parcours n'est qu'une suite de suppositions.

 

NOTES SUR LA VOIE :     

       La Bouëxière : le village de Chevré semble avoir été occupé depuis la plus haute antiquité. Il correspondrait au bourg primitif de la Bouëxière, avec les ruines de son donjon sur une motte féodale et la chapelle romane datant du XIIème siècle. Les maisons y ont des formes anciennes et le "pont romain" et la chaussée de l'étang sont du XIIIème siècle. Les mégalithes proches et la découverte d'une statuette gallo-romaine en bronze en 1935, confirment une occupation ancienne du site.

        Le bourg actuel de la Bouëxière devait sans doute correspondre à une villa agricole gallo-romaine. Son nom vient du latin buxeria (de buxus le buis). Les Romains plantaient des haies de buis autour de leurs propriétés. Suite aux invasions, l'entretien de ces buis fut abandonné ce qui créa de nombreux bois et bosquets (ces deux derniers mots ont la même origine que buis).

  

RENVOIS :  

(1) Notice historique sur Châteaugiron - A. Garnier 

(2) Veneris cella, le temple de Venus). Nous trouvons la même étymologie dans les noms voisins de Veneffles, Vaucelle, Vasselot ou Villarcel en Amanlis

(3) Pouillé de Rennes – Guillotin de Corson.

(4) Histoire de Bretagne – Argentré.

(5) Notes sur l’histoire de la ville et du pays de Fougères – le Bouteiller

(6) Emile Pautrel - Notions d'histoire et d'archéologie pour la région de Fougères. voir voie 1-F (notes, §d). 

 

 

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