Les voies romaines en Ille-et-Vilaine
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Voie d’Alet à Cancale.
Nous n'oublions pas le rôle prépondérant qu'eut la cité d'Alet, première capitale coriosolite au début de l'époque romaine, avant que Corseul ne lui soit préférée (voir voie 1-B).
muraille gallo-romaine d'Alet
Situé à l'entrée de l'estuaire du fleuve Reginca, la Rance, le site d'Alet est occupé dès le néolithique. Les Phéniciens y débarquent, et les Coriosolites s'y installent vers 80 avant notre ère. Ils protègent la presqu'île au sud par un fossé et un talus, en faisant un éperon barré. Rapidement, la ville devient un centre de commerce vers la Grande-Ile (Grande-Bretagne) grâce à son port d'échouage situé à Solidor.
aménagé dans la roche, l'accès au port d'échouage d'Alet
Occupée par les Romains, elle sera volontairement incendiée (an 10 de notre ère) puis partiellement abandonnée au profit de Corseul. Elle prend alors à son tour le nom de Reginca, puis vers la fin du 3ème siècle, reléguant Corseul, elle retrouve une partie de son importance passée. Elle est fortifiée et une garnison s'y installe : la légion des Martenses. La cité va connaître alors deux siècles de prospérité avant de tomber une nouvelle fois dans l'oubli.
Alet, ruines de l'ancienne église du IXème siècle
De l'ancienne ville d'Alet devaient partir des voies en direction de Rennes, de Corseul, d'Avranches, mais aussi de Lehon, de Dinard et de Cancale (voie 1-A , voie 2-M , voie 2-N , voie 2-O.
L’existence de Cancale est attestée à l’époque gallo-romaine, un village primitif devait exister dès le mésolithique au lieu-dit la Basse-Cancale. Des objets de pêche et des pesons garnissant les filets, exhumés près des plages de Port-Mer et de Port-Briac, ainsi que des dépôts de coquillages, sont la preuve d' une importante activité dès cette époque (1).
pesons de pêche gallo-romains - Cancale
L'actuelle Cancale est citée comme paroisse dès le Xème siècle, associée au nom de son fondateur, Saint-Méen.
l'anse de Port-Mer à Cancale
Donc une voie longeant la côte reliait certainement les deux communes d'Alet et de Cancale, via Rothéneuf, puis se continuait vers Hirel et Roz-sur-Couesnon, sous le nom de Chemin Dolais (voie 2-O).
L’intérieur des terres était également habité. Par exemple, à Saint-Méloir-des-Ondes, des sites agricoles gallo-romains ont été repérés, et la toponymie de nombreux lieux peut nous laisser penser au passage d'anciens chemins.
RENVOIS :
(1) Loïc Langouët - dossiers du CeRAA
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