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1-B VOIE DE RENNES A ALET

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1-B

                                   Voie de Rennes à Alet. 

             Cette voie, qui n’est citée dans aucun document ancien, a très bien pu relier Rennes à Saint-Malo, vers le premier siècle de notre ère. Abandonnée ensuite, elle fut totalement refaite au IVème siècle, à la fin de l’Empire.

 

le promontoire d'Alet

               A l’époque romaine, la cité d’Alet, construite sur l’éperon rocheux au nord-ouest de Saint-Servan (aujourd’hui le quartier d’Aleth, avec un h), était une ville importante. Première capitale du peuple gaulois des Coriosolites, cette cité fut volontairement évincée par les Romains au profit de Corseul, vers le Ier siècle de notre ère, avant de retrouver sous l'empire sa grandeur première, du fait de sa situation maritime. Son port correspondait au site de la cale Solidor, au pied de la tour, et une enceinte fortifiée entourait la ville au IVème siècle de notre ère. Des textes indiquent qu’elle était le siège d’une division militaire dirigée par un Praefectus Militum Martensis (1). La légion romaine dite de Mars y était casernée.

 muraille gallo-romaine d Alet  

          Muraille gallo-romaine d'Alet (Saint-Servan)

             Voici le parcours supposé de cette voie : partant de Rennes par la porte Mordelaise, elle suivait l’ancienne route de Rennes à Saint-Malo en empruntant d’abord le même tracé que la voie de Rennes à Corseul. (voir voie 1-A)

             On trouve juste à l’est de la Mézière un chemin rural autrefois connu sous le nom de Chemin Pavé, long de trois kilomètres, qui s’étend du sud au nord, coupe la route D27, de Rennes à Dinan, puis rejoint la route de Saint-Malo (2). Près de ce chemin et sur le bord nord de la route de Dinan, des champs étaient autrefois appelés Camp des Anglais ou Ville Rouge, sur l’ancien cadastre. Ces deux dénominations peuvent indiquer la proximité de la voie.

              Le site du Camp des Anglais est formé de deux retranchements de terre, visibles aujourd'hui encore sur une longueur de 520 m et hauts de 2 m à 2,50 m, et appelés les lignes de la Gonzée ; on a pensé qu'ils auraient pu correspondre à des fortifications élevées pendant les guerres de la Ligue (3). En tous cas, des fouilles effectuées par le CERAPAR démentent formellement une origine romaine à ces talus, malgré la proximité de toponymes tels la Ville Rouge, à la consonnance gallo-romaine. 

              Elle passait ensuite passer par la Mézière, à treize kilomètres au nord de Rennes (500 m à l’ouest de la route), longeait le bourg de Gévezé 500 m à l'est de celui-ci, pour prendre la direction de Vignoc.

 

la motte de Gévezé

            Au nord de Gévezé, elle traversait à gué le ruisseau de la Chaussée et suivait pendant deux kilomètres le tracé nord de la D287 vers Vignoc. A Vaugreux, elle se partageait en deux tronçons, un des deux datant sans doute d'une époque plus récente : à droite par le Grand-Clos, la Croix-Chemin, Beauregard. A gauche par Maunon, le Placis-Suzain, la Huardais, le Mellier, et rejoignait l'autre à Beauregard. (Au Placis-Suzain, se trouve un embranchement menant vers Corseul. On peut suivre ce second tracé depuis le carrefour des Fraîches, par l'Hôtel-Boulon, le Perrayla Gouestardière. 300 m plus loin, un embranchement à droite permettait de rejoindre Rennes Alet par le bourg de Saint-Gondran, et ce par un trajet long de deux kilomètres.)

               Revenons à Beauregard. Notre voie coupait la D108 puis marquait un grande boucle à 90° vers l'ouest au Pont-Guillaume afin d'éviter les zones humides du ruisseau de la Tronsonnière, au sud de Hédé. Après la Simonière, deux kilomètres plus loin, la voie reprenait son tracé nord par une autre grande boucle à 90°, et passait à la Salle. Elle traversait le bourg de Saint-Symphorien formant pendant 500 m la limite des communes. Ce tracé évitait la topographie difficile du bourg de Hédé, paroisse datant seulement du XIème siècle. C'est seulement au moyen-âge que le tracé par Hédé supplanta l'ancienne voie romaine.

 

plusieurs voies menaient vers Alet (à gauche, en pointillé, déviation depuis Rennes Corseul)

                  Depuis Saint-Symphorien, la voie passait à l'est de la Talmachère, à Gromelet puis continuait plein nord pendant un kilomètre. Nous noterons le lieu-dit la Martinière dont la toponymie pourrait faire penser à un sanctuaire routier, dédié au dieu Mars. La voie traversait ensuite un ruisseau à gué, passai à l'Embour puis coupait l'actuelle D61, passait à l'ouest du bourg de Tinténiac, suivait l'ancienne RN137 pendant 500 m, la longeait par la droite pendant un kilomètre pour éviter une zone humide, la traversait à la Madeleine, et la longeait, mais cette fois par la gauche et pendant quatre kilomètres, jusqu'à Saint-Domineuc ouest. On en voit aujourd'hui encore de nombreux tronçons délaissés de part et d'autre de l’Ancienne Grande Route vers Saint-Malo qui fut tracée en 1738, par arrêté royal, sur les fondations de la voie.

               Notons ici quelques intersections remarquables : à la Madeleine, on peut suivre une bifurcation à droite, orientée nord, formant la limite des communes pendant plusieurs kilomètres. Egalement un peu avant Saint-Domineuc, un embranchement de la voie menait vers Lehon et Corseul.

   

la voie ne passait pas à Hédé

               Après Saint-Domineuc, on perd sa trace aux environs du canal d'Ille-et-Rance dont les grands travaux ont bouleversé le paysage environnant. On la retrouve seulement près de Gléroy sous le nom d'Ancien Grand Chemin (4) avant sa traversée du ruisseau de Linon. Le Pont du Linon marquait le passage de la voie, qui était peut-être surveillée 300 m plus au nord par un fort situé à la Motte-Linon. 

               Zigzaguant autour de l'ancienne 137, tantôt à gauche, tantôt à droite, notre voie arrivait à Pleugueneuc Est.  Elle traversait le parc du château de la Bourbansais. Un peu à l’est, nous noterons les lieux-dits de la Croix-Vilaine et des Mottes aux toponymies intéressantes.

 

la voie, de Saint-Domineuc à Pleugueneuc

                   Le tracé de la voie est encore visible de nos jours sous forme de chemins vicinaux et ruraux jusqu'à Saint-Pierre-de-Plesguen, passant par Revelinais et le Bois-aux-Moines.

                   Depuis le Bois-aux-Moines, en Pleugueneuc, la voie suit un tracé relativement rectiligne sud nord, parallèle à l'ancienne nationale 137 de Rennes à Saint-Malo. Après avoir coupé la D78, elle passe à la Barre-du-Leix, dominée par sa vieille motte féodale, ce qui laisse à penser qu'elle était encore en service au XIIème siècle. Elle coupe ensuite la D794 sous la forme d'un chemin vicinal, rencontre la Petite-Sauvagère et rejoint le bourg de Saint-Pierre-de-Plesguin qu'elle longe par l'est. Elle pourrait y avoir croisé un vieux chemin orienté est ouest et menant vers Lehon (voie 3-J), faisant de Saint-Pierre un vicus routier (4).

 

la motte du Leix (visible au fond à droite)

                  

La voie à Saint-Pierre-de-Plesguen

                

 un lech (pierre christianisée) à Saint-Pierre-de-Plesguen 

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(Pour accéder à la suite de la voie de Rennes à Alet, voir ci-dessous : "sous-rubrique Alet")

                                                                        

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