3-L DOMPIERRE-DU-CHEMIN, EST-OUEST

3-L

Voie est-ouest

depuis

Dompierre-du-Chemin.

 

             Un vieux chemin traverse notre département d’est en ouest, venant de Saint-Pierre-des-Landes, en Mayenne et aboutissant aux environs de Médréac.  

            Cette voie aurait d’abord rejoint Dompierre-du-Chemin (1), dont la toponymie est caractéristique du passage d’une route ancienne. Au sud de Dompierre, le lieu-dit le Saut-Roland évoque les Marches de Bretagne (frontière) dont la garde fut confiée par Charlemagne à son célèbre neveu Roland. 

 

  le Saut Roland, Dompierre-du-Chemin

           

         Un kilomètre à l’ouest de Dompierre-du-Chemin, recouverte par l’actuelle D23, on la retrouve à la Pile-Foussais (2), puis au Haut-Ray, défendue à cet endroit par un ancien châtelier sur la butte de la Champronnière. Elle se suit le long de la Rue-Neuve, des Rues et de la Martinière (3).

 

 

         Son tracé disparaît ensuite mais on pense qu’elle pouvait passer un kilomètre au sud de Parcé.  

        Nous la retrouvons ensuite à la Houssaye, un kilomètre au sud de Combourtillé. Elle prend la direction de la Pellerie, la Croix de la Retaudière, le carrefour de Hurbise, la Baudinière et les Bouillons, sur une longueur de cinq kilomètres, dont 1 500 m en limite de communes. Pendant tout ce trajet, elle suit la ligne de crête, surplombant les champs de chaque côté. Ces deux critères, à savoir une voie en hauteur et dont le tracé forme la limite de communes, correspondent souvent au tracé d’une voie romaine (4).

          Devenue la D23, elle croise la D112, de Vendel à Livré-sur-Changeon, continue jusqu’à Maison-Neuve, devient alors la D226. Un kilomètre encore après, elle arrive au sud du bois de la Lande de Rumignon dont elle suit la lisière sud pendant deux kilomètres. Elle croise la D103 au carrefour de Vauluisant puis rejoint les lieux-dits Tournebride, la Maison-Rouge et la Briquerie (5).            

          Encore deux kilomètres, elle arrive au Champ-Ferré et entre dans le bourg de Saint-Aubin-du-Cormier. A la sortie de Saint-Aubin, c’est un chemin vicinal qui coupe la RN12 à la Ville-en-Pierre et se continue jusqu’au Haut-Chemin, dont le nom est caractéristique d’une voie.

 

3-L (2)

la voie de Maison-Neuve à Saint-Aubin-du-Cormier et au Haut-Chemin

 

 

            A 1 500 m après le carrefour de la Lande-des-Oiseaux, elle passe à Bon-Air, redevient un chemin pendant deux kilomètres et enjambe la rivière l'Illet. Elle prend ensuite la direction de Saint-Aubin-d'Aubigné puis de Saint-Germain-sur-Ille, vieille paroisse connue dès le XIème siècle, sous le nom de Saint-Germain d’Aubigné. Avant Saint-Germain, elle avait coupé le ruisseau de Launay, au lieu-dit Quenon. Elle traverse le bourg par la Grande Rue, et rejoint la rivière l’Ille devenue aujourd’hui le canal d’Ille-et-Rance, à la Ville-en-Bois.       

            La voie quitte ensuite le tracé de la D25. Sous la forme d’un chemin rural, elle fait à cet endroit une importante boucle vers le nord, sans doute pour garder la ligne des hauteurs et éviter les zones marécageuses des ruisseaux. Elle passe au Bas-Couyer, puis au Haut-Couyer, se suit pendant 2 300 m par le Chêne-Vert, le Cruel et Bellevue.

 

3-L (3)

de l'Ille à Montreuil-le-Gast

 

           De là, elle rejoint le bourg de Montreuil-le-Gast. Au nord de Montreuil, le Châtellier semble protéger la voie. Après Montreuil, son tracé est moins sûr. Elle pourrait rejoindre vers le sud-ouest le bois de Montbourcher, couper la route N137, rejoindre Vignoc par la Blanchois, à moins qu’elle ne garde le tracé direct par la Robinière et leTertre, jusqu’au Pont de Vignoc. Plus loin, la Croix-Chemin peut marquer l’intersection de la voie avec celle de Gévezé vers Combourg (voie 3-i). 

           Encore plus loin vers l’ouest, un chemin vicinal passe par le Champ-Châtellier, 200 m au sud du Carrouge, puis par la Motte du Tertre, et rejoint la D27 à la Motte-Jehan, au sud de Langouet, dont l’étymologie bretonne lan signifie sanctuaire.

           L’intersection avec la voie menant de Rennes à Alet (voie 1-B) se trouvait à cet endroit. Les deux voies franchissaient ensemble un gué sur la rivière la Flume, et plus tard le pont, après s’être réunies 100 m plus au sud. 

           Puis nous perdons la trace de la voie. Quelques noms de lieux nous renseignent sur son passage possible : le bois de la Chaussaie puis la Rue, au nord de Langan.  

           La direction semble indiquer le bois de Romillé, puis les bourgs d’Irodouër et de Landujan. Dans les environs de Landujan, de nombreux noms de lieux-dits en ville attestent d’une importante occupation humaine à cette époque. Ville vient du latin villa, la ferme, le domaine. Nous en avons aujourd’hui la transformation dans le mot village.   

NOTES SUR LA VOIE 

           Principales intersections avec d’autres voies

           Elle coupait la voie 3-A, venant de Vitré, au bourg de Dompierre-du-Chemin.

           Un kilomètre au sud de Parcé, aux environs des Rues et de la Martinière (du dieu Mars), elle croisait la voie 2-D, d’Avranches à Angers. 

           Puis au carrefour D24 et D105, de Mecé à Saint-Georges de Chesné, la Baudinière pouvait marquer son intersection avec la voie 2-E, allant vers Saint-James. 

            Au bourg de Saint-Aubin-du-Cormier, elle coupait la voie 1-F, menant à Lisieux. 

          Au nord de Chasné-sur-Illet, près de l’intersection des routes D26 et D97, elle coupait la voie 1-E, vers Avranches. 

           A l’est de Saint-Germain-sur-Ille, le long de la D91, elle coupait la voie 1-D, vers Roz-sur-Couesnon. Le bourg de Saint-Germain, édifié sur la rive gauche de l’Ille, a la forme d’un village rue, orienté de l’est à l’ouest. Ce ne devait pas être un carrefour, mais plutôt un passage à gué, qui se transforma plus tard en accès au pont qui enjambait l’Ille. L’intersection était plus à l’est, près de la Bondie ou du Fresne.

         A Montreuil-le-Gast, dont le nom vient d’une déformation de monastère, la voie croisait sur la route départementale D25, la voie 1-C, menant vers Combourg et Dol-de-Bretagne.

           A Vignoc, le carrefour avec la voie 3-i, en direction de Hédé, se trouvait à la Croix-Chemin.  

          A la Motte-Jehan, en Langouet, elle franchissait l’Ille en même temps que la voie 1-B, de Rennes à Alet. 

          Le bourg d’Irodouer pouvait marquer le croisement avec la voie 1-A, de Rennes à Corseul. 

  

RENVOIS :  

(1) découverte de sarcophages en calcaire coquillier.

(2) traduire la pile fouissée, la pierre enfouie, peut-être une borne milliaire. 

(3) du latin Mars, génitif Martis, peut-être une évocation à un temple qui protégeait la voie.

(4) les voies romaines du Berry – Emile Chenon.

(5) Les noms en rouge évoquent une construction en briques d’époque gallo-romaine. 

.

 

.

 

 

Créer un site internet avec e-monsite - Signaler un contenu illicite sur ce site